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Un héritage peut réserver des déceptions

mars 24, 2022



Url : Un héritage peut réserver des déceptions | JDM (journaldemontreal.com)

Ce n’est pas comme tirer le numéro gagnant à La poule aux œufs d’or, mais se faire annoncer par quelqu’un qu’il nous a réservé une petite place sur son testament peut dissiper certaines inquiétudes quant à l’avenir.

La nouvelle sera d’autant plus rassurante si le testateur est âgé et en moyens. En fin de vie et riche, c’est encore mieux, ça lui laissera moins de temps de dépenser et de changer d’idée en faveur de quelqu’un d’autre. https://d64c26ab24a2d5bf5eab6dae2028692d.safeframe.googlesyndication.com/safeframe/1-0-38/html/container.html

Il y en a comme ça dont les projets de retraite reposent sur l’espoir d’un héritage. Une planification ne doit pas être évidente, car pour bien faire ses calculs, on doit avoir une idée de ce qu’on recevra. Est-ce que ce sera un objet sentimental ou une grosse somme d’argent ? Avouez que c’est délicat à demander.

Vous vous reconnaissez ? Je ne veux pas péter votre balloune, mais le fait d’apparaître sur un testament offre une mince garantie.

Votre part dépendra de la taille de la succession, du nombre d’héritiers et du rang qu’on occupe parmi ceux-là. 

Bref survol. 

Les bénéficiaires

Le statut de bénéficiaire est sans doute le plus solide, et il n’apparaît pas dans le testament. Il est inscrit sur un contrat d’assureur. On peut être désigné bénéficiaire d’une assurance vie, d’une rente ou de fonds distincts. C’est là un avantage des produits d’assurance (même pour les fonds distincts, un produit d’investissement dont je ne suis pas particulièrement fan), ils permettent de contourner la succession. Le bénéficiaire passe donc avant tout le monde, et l’argent lui est remis directement par l’assureur, sans attendre le règlement de la succession. 

On peut également être nommée bénéficiaire d’un régime de retraite. Les modalités peuvent varier, selon le cas. 

Les créanciers

Ils peuvent être nombreux et anéantir tout espoir d’un gros héritage. Le fisc, d’abord, prendra sa part sur la plus-value des actifs. Il considère les biens comme s’ils avaient été vendus le jour du décès de leur propriétaire. Ça inclut REER, CRI, FERR, FRV et immeubles, à l’exception de la résidence principale. (Certains actifs financiers contenus dans un compte enregistré, comme ceux que je viens d’énumérer, peuvent cependant être « roulés » vers un conjoint sans franchise d’impôt.)https://d64c26ab24a2d5bf5eab6dae2028692d.safeframe.googlesyndication.com/safeframe/1-0-38/html/container.html

Outre les dettes envers les institutions financières prêteuses, la succession doit aussi rembourser les créances découlant du partage du patrimoine familial et de la dissolution du régime matrimonial.

Les créanciers peuvent aussi compter un ou des bénéficiaires d’une pension alimentaire. Évidemment, la succession devra aussi régler les factures en suspens, les services professionnels ainsi que les frais funéraires.

Les légataires

Les légataires sont les héritiers à qui on destine une part précise de nos actifs, que ce soit une somme (exemple : 100 000 dollars) ou un bien (exemple : la voiture). 

On peut les considérer au même titre que les créanciers, mais parmi les derniers dans l’ordre de priorité.  

Les « petits » héritiers  

Ce qui reste (le résidu) est partagé entre les héritiers dans les proportions prévues par le testateur. Non seulement sont-ils à risque de ne rien recevoir, mais ils pourraient se retrouver devant une succession déficitaire. Heureusement pour eux, ils ont toujours la possibilité de refuser l’héritage, donc les dettes. 

S’ils comptaient là-dessus pour financer leurs vieux jours, ils risquent d’être déçus. Et doublement.