Pris au piège dans la spirale de l’endettement
mai 5, 2018Url : http://www.journaldemontreal.com/2018/05/05/pris-au-piege-dans-la-spirale-de-lendettement
Url : http://www.journaldemontreal.com/2018/05/05/pris-au-piege-dans-la-spirale-de-lendettement
Luc est harcelé par les agences de recouvrement. Il doit 45 000 $ en prêts personnels et cartes de crédit, en plus de son prêt-auto.
Au bout du rouleau et incapable de faire face à ses obligations, il a décidé d’aller consulter un conseiller en redressement financier. Luc est tombé dans la spirale de l’endettement, comme beaucoup de Québécois.
« Le surendettement graduel est responsable de 40 % des dossiers d’insolvabilité déposés. Les 60 % restant découlent de problèmes tels qu’une perte d’emploi, une séparation ou une maladie », explique Pierre Fortin, président du syndic de Jean Fortin et associés. Mais comment Luc en est-il arrivé là ?
Taux d’endettement en croissance
À 31 ans, Luc a deux cartes de crédit dont il rembourse le solde complet chaque mois. Il a aussi un prêt-auto qu’il aura fini de payer dans quatre ans. Son emploi stable lui permet de gagner 65 000 $ par année et de vivre confortablement. À cette époque, son taux d’endettement n’est que de 22 %.
Après deux ans de fréquentation, Luc et sa conjointe Maryse ont un premier enfant. Le congé parental pèse lourd dans la balance, et le manque à gagner est comblé avec les cartes de crédit dont le solde augmente progressivement.
Changements personnels
L’arrivée du bébé entraîne pourtant beaucoup de changements : achat d’une nouvelle auto et transfert du solde impayé du premier véhicule sur le prêt de la seconde.
« Résultat, un petit extra de 8000 $ qui fait grimper le paiement mensuel de 150 $ supplémentaires pour atteindre 550 $ », indique Pierre Fortin.
Le taux d’endettement de Luc n’est encore que de 28 %, mais le déménagement de leur appartement dans un logement plus grand, mais plus éloigné de leurs lieux de travail, va changer la donne.
Le couple achète des meubles supplémentaires et change ses vieux électroménagers. Ces achats représentent une somme de 7000 $, avec un financement offert par le magasin à un taux d’intérêt de 6 %. À ce stade, le ratio d’endettement est de 36 %, ce qui est encore acceptable.
Reprendre le contrôle
Un an et demi plus tard, Maryse tombe enceinte à nouveau. Il s’ensuit une baisse de revenus, alors que de leur côté, les dettes de Luc n’ont cessé de croître. Le solde des cartes de crédit représente maintenant 25 000 $, et les paiements minimums 750 $ par mois.
Les dépenses courantes ont aussi grimpé, incluant les frais de transport pour se rendre au travail. Le ratio d’endettement atteint désormais 41 % ! « Le couple aurait sans doute dû attendre que leurs finances se stabilisent, après le congé de maternité, avant de changer leur auto, acheter des meubles et des appareils électroménagers », constate M. Fortin.
Pour briser la spirale de l’endettement, le syndic a conseillé à Luc de faire une proposition de consommateur. Les créanciers ont accepté une proposition de 9000 $, sur les 25 000 $, remboursable à raison de 150 $ par mois pendant 60 mois. C’est donc 600 $ de paiements minimums en moins par mois, ce qui permet à Luc de souffler et reprendre le contrôle de la situation.
CONSEILS